L'école de village pendant la Révolution
48 CHAPITRE Il.
aux archidiacres le droit d'approbation et de contrôle, on ne songeait point encore à priver les ecclésiastiques de toute influence sur linstruction. Mais les efforts des administrations se brisaient souvent contre la force d'inertie ou l'esprit d’indépendance des communes. Si dans certains pays, elles étaient animées des meilleures intentions; si l'on signale dans le district de Lunéville « le bon sens, l’action prodigieuse, la patriotique sollicitude » qu’elles manifestaient dans leurs délibérations en faveur de l'instruction publique*, trop souvent, surtout dans les villages, il n’en était pas de même. La communauté rurale était devenue une commune, qui jouissait d'institutions semblables à celles des villes. Elle avait désormais son maire, ses officiers municipaux et son conseil général. Les liens de la subordination s’étaient relâchés pour elle, en même temps que le mécanisme administratif construit avec tant de patience
1 Lacretelle voulait que les écoles primaires et municipales fussent placées sous la direction des curés, et que dans chaque canton il y eût un directeur principal des écoles choisi parmi ces curés. (De l'établissement des connaissances humaines el de l'instruction publique dans la conslitulion française. Paris, 1791, p. 309-310.)— Talleyrand demandait aussi que l'on enseignât les éléments de la religion dans les écoles primaires. (Rapport sur l'Instruclion publique, 1791.)
2 Maggiolo, L'Instruction publique dans le district de Luméville de 1789 à 1802. Mémoires de l'Académie de Stanislas, année 1875, p. 65-66.