L'administration française dans les pays yougoslaves (1809-1813)

2 BOGUMIL FOSNJAK.

au régime démocratique, à da liberté. Et déjà les Illyriens commencaient à suivre cette voie quand ils furent arrêtés par la chute de Napoléon.

Une charmante légende populaire nous montre que l'amour de la France n'existait pas seulement dans les hautes classes, chez les esprits cultivés; le régime français, nous dit le conteur national, était la réalisation du parfait bonheur — bonheur trop grand pour être durable ! — Les grands expulsés, le peuple rehaussé, on ne connaissait plus ni misère, ni soucis; chacun se trouvait heureux et partout régnait la bonté. Mais la fatalité ne voulait pas que le peuple profitât longtemps d'un pareil bien-être.

Dans le traité de paix de Schænbrunn (14 octobre 1809) on trouve énumérés ainsi les pays devant composer l’Illyrie : Gorice, le pays de Monfalcone, le Gouvernement et la ville de Trieste, la Carniole avec son littoral, la région de Beljak (Villach) en Carinthie, tous les pays à la droite de la Save, depuis la frontière de la Carniole jusqu'à la frontière turque en Bosnie; une partie de la Croatie civile, six régiments de la frontière militaire croate, Fiume et le Littoral hongrois, l'Istrie autrichienne avec Kastav (Castua); enfin toutes les îles ressortissant de ces pays. Il va sans dire que la Dalmatie n’est pas mentionnée dans le traité de Schœnbrunn car elle était déjà une ancienne possession française, occupée après la chute de la République de Venise.

Le problème de l'unité yougoslave. c'est-à-dire de la réunion des Serbes, Croates et Slovènes en un seul État n'est pas né d'hier. Il existe une nation du Triglay dans les Alpes sloyvènes jusqu'à Salonique, jusqu'aux bords de la mer Égée. Mais deux cauchemars oppressent celte nation à l'époque de Napoléon [°', deux empires fondés sur le même droit de conquête, composés d'un mélange de peuples qui ne peuvent disposer d'eux-mêmes : l'Empire autrichien et l'Empire turc. Dans quel état d'évolution se trouvent les Slovènes à ce moment? Quels sont-ils? Quel fut leur destin au cours des siècles ? Leur histoire est la plus simple, mais peut-être aussi la plus tragique, qu'on puisse imaginer. LU

L'histoire de la défaite nationale slovène peut se résumer ainsi : l'asservissement de ce peuple commence au traité de Verdun, conclu entre les successeurs de Charlemagne, qui furent les grands destruc-