L'Affaire Naundorff : le rapport de M. Boissy d'Anglas, sénateur
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146 EXAMEN DES PREUVES
Je viens d’en indiquer de suffisamment probants et en assez grand nombre pour éclairer la religion du Sénat.
de 1874, qui seuls font autorité en France et qui réduisent à néant toutes les prétentions des Naundorff. Voici quelques « considérant » de l'arrêt de 1874 (Paris, chambres réunies) :
Considérant que la vérité de l'acte de décès étant établi, il n'y a pas lieu de s'occuper des moyens déduits d'une foule de vagues rumeurs, de futiles présomptions, d’inductions hasardées, et de quelques vaines marques d'une possession d'État à l'étranger, à l'aide desquels on s’est attaché à démontrer l'identité de Naundorff avec Louis XVII, survivant supposé à la captivité du Temple ;
Que, sur ce point, Naundorff a pu faire illusion à des gens crédules et enthousiastes dont l'imagination s’exalte, ou le cœur s’éprend sur la trace des choses extraordinaires, el qui forment un cortège dont, en France, les faux dauphins et, partout dans l’histoire, de célèbres imposteurs n’ont jamais manqué;
Que, quand on résume les traits principaux de l’histoire connue de Naundorff, ayant erré longtemps en Italie, en Allemagne, en France, en Suisse, en Angleterre et en Hollande, ayant exercé pendant vingt-deux ans, en Prusse, la profession d’horloger, sans qu'on sache où il en avait fait l'apprentissage, épousant à Spandau, en 1818, une femme d'une condition obscure [Jeanne Einert, anoblie depuis quelques années par les naundorffistes et devenue Einert de Havelberg], poursuivi à l'étranger, 1824, pour crime d'incendie, en 1825, pour crime de fausse monnaie [on sait aujourd’hui (vor l'article de G. M. dans le Journal des Débais du 29 mars 4911) qu'il a été condamné pour ce crime], et subissant en Silésie une peine de plusieurs années de travaux forcés, se proclamant à Londres, en 1838, fondateur d’une Église nouvelle, après avoir reçu surnaturellement les communications d’un ange, renié publiquement en 1841 par plu-