L'Affaire Naundorff : le rapport de M. Boissy d'Anglas, sénateur
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176 CONCLUSIONS
« Le plus beau titre sur la terre est d'être né Français; c'est un titre dispensé par le ciel, qu’il ne devrait être donné à personne sur la terre de pouvoir retirer. Pour moi, je voudrais qu’un Français d'origine, füt-il à sa dixième génération étranger, se trouvât encore Français s’il le réclamait. Je voudrais, s’il se présentait sur l’autre rive du Rhin, disant : Je veux être Français que sa voix fût plus forte que la loi, que les barrières s'abaissassent devant lui, et qu'il rentrât triomphant au sein de la mère commune (a) (2). »
Encore une fois, le Sénat a tous pouvoirs (3). Il peut notamment renvoyer au Gouvernement, qui se fera un devoir d'acquiescer à son désir, parce qu’il est conforme à la justice et à l'humanité, avec un avis favorable (4), la pétition que lui présentent respectueusement CharlesLouis de Bourbon et ses frères.
Ils demandent d'être réintégrés dans la qualité de
(a) Mémorial de Sainte-Hélène, Las Cases 1823, t. IV, p.289.Mémorial de Sainte-Hélène, Paris, Garnier 1895, t. I, p. 751.
2. Tout cela est parfait. Mais il faut être « Français d'origine ». Or, les Naundorff viennent de la Saxe prussienne et descendent de Karl-Benjamin Werg, dit Naundorff et prétendu Louis XVII, né à Halle-sur-la-Saale, le 3 mai 1777 (Voir l’article de G.M. dansle Journal des Débats du 25 mars 1911).
8. Voir, sur cette affirmation présomptueuse, la note 3 dela page 51 du Rapport.
4. Voir 4bid.