L'Affaire Naundorff : le rapport de M. Boissy d'Anglas, sénateur

CONCLUSIONS 441

Français que leur père et leur grand-père ont eue (5).

S'ils ont eu recours à cette voie exceptionnelle, au lieu de s’adresser directement aux pouvoirs publics, comme font chaque année tant de gens qui obtiennent satisfaction, c’est qu'ils ont pensé que leur cas était particulier et qu'il nécessitait des explications et des déclarations qu'ils font en toute loyauté.

Le Gouvernement doit faire le nécessaire (1), ainsi que je le déclarais au commencement de la deuxième partie.

Il appartient àla République de faire la lumière dans notre histoire nationale, et de flétrir à jamais la conduite des gouvernements arbitraires et peu soucieux de justice, de vérité et d'humanité, qui l’ont précédée.

On a souvent accusé le régime actuel de partialité, partant, d’injustice, contre ceux qu’il soupçonne de n’appartenir pas au parti républicain.

L’affaire qui nous occupe est une excellente occasion (2) pour le gouvernement de la République de prouver que sa préoccupation principale est, avant tout, la justice et l'humanité; il ne la laissera pas échapper.

En votant, en 1886, la loi d'expulsion des prétendants et,au besoin, de ceux des membres de leurs familles qui pouvaient être considérés comme des fauteurs d’agitation politique, les Chambres ont entendu prendre une mesure de protection assurant la tranquillité et la paix

5. Disent-ils. 1. « Doit faire le nécessaire ». — M. le rapporteur n’y va pas de main morte. 2.? 42

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