L'année de la peur à Tulle
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semblée, réunie le même jour dans une des sailes du coilège. Voici sa harangue (1) :
Messieurs,
La place de confiance à laquelle nos concitoyens nous ont élevés nous impose de grands devoirs, nous en remplissons un bien cher à nos cœurs en rendant au corps électoral du département de la Corrèze l'hommage d'une cité qui éternisera dans ses fastes l’avantage qu’elle a de posséder cette brillante assemblée dans l’enceinte de ses murs.
Le choix libre que vos communes ont fait, Messieurs, rappelle seul votre éloge. Elles ont rendu justice à vos talents, à votre patriotisme et à vos vertus. Une pareille élection ne peut être que le plus heureux présage pour la formation de ce département, et nous est garant que le choix de ses administrateurs remplira parfaitement nos vœux.
Nous devrions un tribut d’éloges à M. le Président, mais, Messieurs, la place dont vous l'avez trouvé digne l’honore plus que tous ceux que nous pourrions lui donner ; d’ailleurs la modestie qui couronne ses vertus nous prescrit de nous taire (2).
Et vous, Monsieur, qui avez rempli si dignement les fonctions municipales dans les temps les plus difficiles et qui vous acquittez avec la même distinction de celles qui vous sont confiées dans cette auguste Assemblée, recevez le témoignage de notre satisfaction et de notre attachement.
Les louanges que vos vertus et vos talents méritent, Messieurs, n’ajouteroient rien à celle que le choix de vos collègues vous ont manifestées en confiant à votre justice et à votre sagesse la vérification de leurs suffrages.
Nous ne finirions pas, Messieurs, s’il nous était permis d’exprimer nos sentiments respectifs pour chacun de vous, mais notre
(1) Arch. de la Mairie de Tulle, D. 1, V. 1, pp. 75 et s.
(2) Le président élu par les administrateurs était M. François Germiniac, médecin.