L'année de la peur à Tulle
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Aujourd’hui second jour du mois d’aoust mil sept cent quatrevingt-neuf, à trois heures de relevée, dans l’assemhlée générale de la communauté convoquée par messieurs les Officiers municipaux à l'effet d’aviser aux moyens de rétablir la tranquilité de cette ville, menacée par une invasion de brigands, à laquelle assemblée ont assisté messieurs les Députés de tous les ordres, de tous les corps et corporations et communautés de cette ville. .
Tous messieurs les Députés étant déjà rendus, à l’exception de ceux de la noblesse, lorsque cet ordre s’est présenté en corps et a dit par l'organe de monsieur Fénis de Lacombe, ancien -gouverneur, que si le vœu de l’assemblée était pour l'établissement d’une milice bourgeoise l'ordre de la noblesse renonçait à toute espèce de distinction et de privilège et demandait à participer aux fatigues et aux périls de leurs concitoyens et à requis acte de cette déclaration.
L'assemblée, aussi sensible que peu surprise de ces marques de patriotisme, a engagé tous messieurs de l’ordre de la noblesse d’être présent à la délibération qui seroit prise.
Le procureur du roi et de la ville ayant exposé succintement les dangers dont on a été menacé a proposé de déliberer s'il était nécessaire d'établir une garde et dans le cas ou le vœu fut pour l’affirmative de déterminer si la garde seroit bourgeois: ou citoyenne.
Sur quoi l'assemblée ayant murement délibéré le résultat à été :
1o qu'il seroit formé une garde citoyenne et non bourgeoise, et que cet établissement se soutiendroit tant qu'elle sera nécessaire et jusqu’à révocation de la part de la communauté qui s'assemblera à cet effet tous les premiers dimanches de chaque mois, dans la salle de la juridiction consulaire, à trois heures après midi, sans qu’il soit nécessaire de faire passer des billets de convocation. Le premier point décidé l’ordre de la noblesse s’est retiré à l’exception de messieurs les deux deputés qu’elle avoit choisi pour la représenter .