L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes
ANNEXES 237
que cette histoire est demeurée en moi, comme si elle était peinte à la cire, en caractères ineffaçables. Aussi, dès ce matin, je la leur ai racontée, afin de mettre en train notre conversation.
CRITIAS OÙ ATLANTIQUE [Récit de Critias].….
Avant tout, rappelons-nous l'essentiel. Il y a en tout neuf mille ans, depuis que la guerre éclata, dit-on, entre les peuples qui habitaient au delà des Colonnes d'Hercule et tous ceux qui habitaient à l’intérieur. C’est cette guerre qu'il nous faut maintenant raconter d’un bout à l’autre. De ce côté, cette cité, nous l’avons dit, en avait la conduite et elle a soutenu la guerre, du commencement jusqu'à la fin. De l’autre côté, commandaient les rois de l’île Atlantide. Cette île, nous l’avons déjà dit, était alors plus grande que la Libye et que l’Asie réunies. Aujourd'hui qu'elle a été submergée par des tremblements de terre, il n’en reste plus qu’un fond vaseux infranchissable, obstacle difficile pour les navigateurs qui cinglent d'ici vers la grande mer. Les nombreux peuples barbares et ce qu'il y avait alors de populations hellènes apparaîtront successivement, à mesure qu'en se déroulant, le fil de mon discours les rencontrera tour à tour. Mais les Athéniens d’alors et les ennemis qu'ils combattirent, il faut que je vous les présente en commençant, et que je vous fasse connaître les forces et l’organisation politique des uns et des autres. Et entre ces deux peuples mêmes, c'est de ceux de par ici qu’il faut nous efforcer de parler d’abord.
[Suit un long exposé de la géographie et de la législation (hypothétique) de l’ancienne Attique.]
Quant aux caractères de leurs adversaires et à leur nature originelle, nous allons vous les découvrir, afin que ces connaissances nous soient communes, comme à des amis, si toutefois nous n’avons pas perdu le souvenir de ce que nous entendimes raconter dans notre enfance. Et d’abord, il me faut vous avertir, d’un mot, avant de commencer mon récit, afin que vous ne soyez pas surpris en m'entendant souvent donner à des Barbares des noms