L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes

246 ANNEXES

inscrites sur la colonne, de châtier quiconque les aurait violées antérieurement, de n’enfreindre de plein gré, à l'avenir, nulle des formules de l’inscription, de ne commander et de n’obéir que conformément aux lois de leur père. Chacun prenait cet engagement pour lui-même et pour toute sa descendance. Puis il buvait le sang et remettait la coupe en ex-voto dans le sanctuaire du dieu. Après quoi, il soupait et vaquait aux autres occupations nécessaires.

Quand l'obscurité était venue et que le feu des sacrifices était refroidi, tous revêtaient de très belles robes d'azur sombre et ils s'asseyaient à terre, dans les cendres de leur sacrifice sacramentaire. Alors, dans la nuit, après avoir éteint toutes les lumières autour du sanctuaire, ils jugeaient et subissaient le jugement, si l’un d'eux en accusait un autre d'avoir commis quelque infraction...

Or, cette puissance, d’une nature telle et si grande, qui existait alors en ce pays, le dieu la dirigea lui-même contre nos régions, à ce qu’on rapporte, pour quelque raison du genre que voici.

Pendant de nombreuses générations, et tant que domina en eux la nature du dieu, les rois écoutèrent les lois et demeurèrent attachés au principe divin, auquel ils étaient apparentés. Leurs pensées étaient vraies et grandes en tout ; ils usaient de bonté et aussi de jugement en présence des événements qui survenaient, et les uns à l'égard des autres. Aussi, dédaigneux de toutes choses, hors la vertu, faisaientils peu de cas de leurs biens : ils portaient comme un fardeau la masse de leur or et de leurs autres richesses, ne se laissaient pas griser par l'excès de leur fortune, ne perdaient pas la maîtrise d'eux-mêmes et marchaient droït. Avec une clairvoyance aiguë et lucide, ils voyaient bien que tous ces avantages s’accroissent par l'affection réciproque unie à la vertu, et qu’au contraire, le zèle excessif pour ces biens et l'estime qu’on en a font perdre ces biens euxmêmes, et que la vertu aussi périt avec eux. Par l'effet de ce raisonnement et grâce à la présence persistante du principe divin en eux, tous les biens que nous venons d’énumérer ne cessaient de s’accroître à leur profit. Mais, quand l'élément divin vint à diminuer en eux, par l’effet du croisement répété avec de nombreux éléments mortels, quand domina le caractère humain, alors, incapables désormais de