L'atomisme d'Épicure

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par Epicure (1). Notre philosophie se contente de la détermimation que l’espace vide est incorporel en soi (2).

Les anciens atomistes ont donné quatre preuves de l’existence du vide. Sans espace vide on ne peut expliquer ni le mouvement, ni la raréfaction ef la condensation, ni l’accroissement des êtres, ni la porosité des corps (3). Le plus important est le premier argument d'après lequel le mouvement me peut s'effectuer que dans l'espace vide, puisque l’espace plein ne peut rien recevoir en soi (4).

Epicure argumente abondamment l'existence de l’espace vide. Il adopte la première preuve des anciens atomistes, et répète que sans le vide les corps ne pourraient pas se mou yoir, or, il est évident qu'ils se meuvent (5). Chez Lucrèce la même idée se trouve plus développée. La qualité propre des corps est de résister; donc s’il n'y avait que des corps, ils ne cesseraient pas de se faire obstacle, et le mouvement serait impossible, parce que nul corps ne commencerait à se déplacer. Pourtant nous voyons les mouvements divers des corps

(4) CE. Zeller, p. 402, édit. 4 « Er (Epikur) hält sich an die gewühnlichen Vorstellungen von dem leeren Raum und dem raumerfüllenden Stolie, und er beweist diese Vorstellungen einfach aus der Beschaffenheit der Erscheinungen. » Güdeckemeyer, dans sa dissertation Epikurs Verhäliniss zu Demokrit in der Naturphlosophie, Strassbourg, 1897, pense que nous me trouvons pas l'expression Mn dv pour l'espace vide chez Epicure « weil für ihn die Veranlassung fehlte, an ihm festzuhalten, nähmlich der Gegensatz zu Parmenides » (S. 4). Güdeckemeyer nie l'opinion de Zeller

que Démocrite a donné un fondement métaphysique des notions du corps

et de l'espace vide. Nous pensons que Démocrite aurait donné aux atomes le nom d'être et au vide le nom de non-être, même s'il ne se rappelait pas la’ distinction entre l'être et le non-être, établie par Parménide, car l’ancien atomisme était une doctrine logique et dialectique (CE Dithey, Einleitung tn die Geistesw. I, 1883, S. 198). Rivaud aussisest de cet avis. & Affirmant d'emblée, comme une vérité naturelle et évidente, l'existence du devenir, leucippe trouve aussitôt que le devenir implique le non-être ». (Le problème du devenir el la notion de la matière dans la philosophie grecque, Paris 4005, p. 1406).

(2) DL. 67.

(5) Cf. Arist. Phys. IV, 6, 215 b, 5. Ces preuves étaient réfutées par Aristote dans Ibid. IV, 8, 214a, 98.

(4) C£ aussi De gen. et corr. I, 8, 525 a, 2%6.

(5) D:L. 40, 61.

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