L'atomisme d'Épicure

mr dm ÿ

cela même ils doivent avoir des grandeurs différentes (x). Démocrite a considéré que les atomes sphériques sonf les plus petits (2); il a même, dans les atomes de la même forme, fait la différence entre les plus petits et les plus grands (3).

Donc les atomes de Leucippe et Démocrite sont étendus; ce sont les conps d’une certaine grandeur. Simplicius, à l’endroit déjà indiqué (4), dit que Démocrite supposait les atomes indivisibles, mais non par la même raison qui rend indivisibles les points mathématiques. Ce témoignage est très important pour notre thèse. En nous appuyant sur lui nous avons le droit de conclure que les atomes sont physiquement indivisibles, en tant que leur solidité résiste à la divisibilité à l'infini, mais qu'ils ne sont pas indivisibles mathématiquement (5) et logiquement, leur indivisibilité n'excluant pas l'existence des parties, l'atome n'étant pas absolument simple (6). En d’autres termes, par là même que Leucippe et Démocrite ont admis pour les atomes l'existence de différentes fisures et de différentes grandeurs, ils ont dû supposer, soit implicitement, soit explicitement, que les atomes sont physiquement indivisibles, mais qu'ils sont composés ‘de parties. Donc l'hypothèse des parties de l'atome était la conséquence nécessaire de la conception même des atomes de Leucippe et

(4) De la différence d.s formes cf. Arist. De gen. et corr. I, 1, 514a, 21 9, 515b, A1 : de la différence des grandeurs cl. Arist. Phys. II, #4, 205a, : Theophr. De sensu 60.

(2) Cf. Phil. De anima 6.

(3) Cf. De Cuelo, I, 4 503a, 12: Suivant De anima, I, 2, 404a, À, on peut conclure qu'en certains cas les atomes peuvent être visibles.

(4) Phys. 216.

(5) Jbid. 18a.

(6) La doctrine sur les atomes de Leucippe et Démocrite a été comprise dans ce sens par plusieurs autres interprélateurs. Voir Buhle, Histoire de la philosophie moderne, traduction française, Paris 4846, p. 11. « Certainément Leucippe n'accordait pas la simplicité aux atomes dans un sens aussi absolu que l'ont fait les modernes. I] admettait cette simplicité telle gw'on parvient à la connaître par le (émoignage des sens, et non telle que celle à laquelle on arrive par l'analyse mentale. Aussi ne disaitil que les atomes sont indivisibles à cause de leur ténuité excessive, » Cf. aussi Lafaist, Dissertation sur la philosophie atomistique, p. 20, note 1 ; Zeller, p. 395: Mabilleau, Histoire de la philosophie atomistique, Paris, 1895, p. 186.

], 35