L'atomisme d'Épicure

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Démocrite. Que Démocrite ait déduit cette conséquence dans l'un de ses ouvrages perdus, ou quil ne l'ait pas fait, elle était contenue dans son atomisme. Par conséquent dans le meilleur cas Epicure a formulé l'hypothèse des minima, mais il ne l’a point inventée, les atomes de Leucippe et Démocrite n'étant pas £y OUVEXÈS ide la même manière que ceux d'Epicure ne l’étaient pas.

Notre avis est aussi confirmé par le fait qu'Epicure a réfuté la supposition de Démocrite sur le nombre infini de formes des atomes, à l’aide de l'existence de minima dans l'atome (r). Epicure a entrepris cette réfutation, choqué par le témoignage que, selon Démocrite, il n'est pas impossible qu'un atome fût aussi grand qu'un monde (2). Ce paradoxe était vraiment conforme à Ja concéption de l'atome de Démocrite. Car la conséquence de la. supposition des figures infinies des atomes était, — qu'il l'ait formulé ou non — que le nombre de parties des atomes est très différent et que les combinaisons de ces jparties sont aussi très différentes. Donc il est possible qu'un atome contienne autant de parties quun monde. Seulement il ne faut pas perdre de vue que chaque atome de Démocrite doit forcément être d'une grandeur limitée, mème s'il est grand comme le monde. Car si le nombre de parties de l'atome était infini, il ne resterait plus un atome, le principe de la discontinuité, mais il deviendrait la matière continue. Epicure qui tenait beaucoup à établir définilivement que tous les atomes restent nécessairement au-dessous de Ja limite de la perception, n'a pas créé un nouvelle théorie; il a seulement limité le nombre des parties de l'atome. Les combinaisons d’un nombre limité de minima dans l'atome doivent être également limitées; donc il ne peut exister de formes infinies des atomes (3).

(1) Cf De R. N. II, 478-499. (2) Stob. EXL. I, 548 ; Aët. I, 12,6. (3) Nous parlerons pius join de cette doctrine d'Epicure.

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