L'Autriche et la Hongrie de demain les différentes nationalités d'après les langues parlées : avec de nombreux tableaux statistiqes et 6 cartes ethniqes

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partie du patrimoine des comtes de Gorizia, est entrée, en 1500, dans l’héritage de l’empereur Maximilien; elle est encore entre les mains de PAutriche. L'Italie réclame, à juste titre, comme on va voir, la portion où la langue italienne est parlée par la majorité de la population. Maïs, pour résoudre ce problème linguistique, il faut examiner, avec soin, les parties qui constituent la principauté de Gorizia et Gradisca. Elle se compose de deux régions bien distinctes : 10 la région de Gorizia où l’élément slovène est absolument prépondérant, puisque cette langue est parlée par 92% de la population; 29 la région de Gradisca, comprenant les districts de Gradisca et de Monfalcone où l’on parle exclusivement l'italien, ainsi que le prouvent les chiffres ci-dessous :

CTAUISCA EN CN ON 97,18 %

: 83,89 % COMMON 74,2 85 % Monfalcone. D 0 095 l 95,92 CÉLVIDTANO RE CE 99,49

Cette région, située sur la rive droite de l’Isonzo inférieure, entre cette rivière et la frontière actuelle. de l'Italie, est le prolongement immédiat et naturel des terres frioulanes vénitiennes; à ce point que, sur la frontière actuelle, il y a des maisons ayant une porte en Autriche et une autre, par derrière, en Italie. Par ces doubles portes, plus d’uu patriote italien a pu se mettre à l’abri des poursuites des policiers habsbourgeois.

En résumé, l'Italie peut légitimement espérer, cette fois, de compléter ses frontières de l’ouest et de l’est en obtenant : 10 le Tirol italien que la Prusse n’avait pas permis de lui accorder ni en 1859 ni en 1866; 20 la région de Gradisca et les bouches de l’Isonzo que Bismarck lui avait également refusées, en 1866.

Tous ces territoires doivent lui revenir, en vertu du principe des nationalités. Je n’en dirai pas autant de certaines ambitions dans l’Adriatique, désavouées, du reste, par les véritables hommes d’État italiens.

VIII. — LA LANGUE ITALIENNE DANS L'ADRIATIQUE

Quand Venise était héritière et maîtresse d’un quart et demx de l’Empire grec, comme disaient les anciens traités, la langue italienne avait naturellement une expansion infiniment plus considérable qu’elle n’a aujourd’hui. Mais tout se modifie, tout se transforme. Des nationalités à peine connues finissent par prendre conscience d’elles-mêmes et s’affirment en se débarrassant des influences étrangères. La ruine de Venise a donc porté un coup fatal à sa langue. Enfin, d’autres circonstances plus modernes paraissent avoir joué également un rôle. Un publiciste anglais, M. W. Sreep, directeur des services de la politique étrangère au journal le Times, dont l’autorité, l’indépendance et la grande expérience politique sont justement appréciées, a fait connaître son opinion à ce sujet. Nous lui empruntons les lignes suivantes qui exposent quelles sont, pour M. Steed, les raisons qui ont donné la prépondérance aux langues slaves.