L'Herzégovine : ouvrage accompagné d'une carte

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maïs en hiver, et en été quelques lécumes qu'ils mangent crus, ces raïas n'ont que le défaut de boire immodérément; ils s’'enivrentavec la s/vovitsa (eau-de-vie de prunes); ils en boivent comme on boirait de l’eau et souvent s’abrutissent.

Le maréchal de Bassompierre, un buveur célèbre, raconte dans ses mémoires un trait qui donne une idée de la capacité absorbante des habitants de ces régions. Se trouvant dans ce pays, il invita à dîner les religieux d’un monastère, et les enivra à ce point que l’on fut obligé de les rapporter chez eux ivresmorts. Deux jours après, l'abbé, supérieur du monastère, invita à son tour le maréchal, lui rappelant le mauvais tour qu'il avait joué aux religieux et le prévenant qu'il ait à se bien tenir, car on tâcherait de lui rendre la pareille. Bassompierre accepta l'invitation; il revint, en effet, du dîner ou plutôt on le rapporta dans un état qui rappelait celui où il avait mis les bons religieux.

— « L'abbé, ajoute Bassompierre, s'est à coupsürjoué de moi; il a mêlé quelque poudre à mon vin, car,en conscience, je n'aipas vidé plus de vingt-six verres. »

Ces verres de bohême, dont parle Bassom-