L'Herzégovine : étude géographique, historique et statistique
LES PAYSANS ET L'AGRICULTURE. 105
beys qui, en revanche, s’équipaient à leurs frais et combattaient pour le sultan. La suppression de la noblesse et dés priviléges militaires a mis fin à ces lourdes charges imposées sur les chrétiens, qui voient aujourd’hui les musulmans payer, comme eux, la dîme.
En faisant disparaître ces redevances féodales, la Sublime-Porte n’a créé ici aucune compensation aux dépossédés qui, en Bosnie, reçoivent uné certaine indemnité. Les corvées n'existent plus en Herzégovine; le paysan n’est astreint qu'à six jours de prestation par an pour l'achèvement des routes; toutes les fois qu'il est requis par son maitre, il a droit au paiement de son travail. Ainsi, les charges envers l'Etat ont été uniformément réglées; le fermage à été garanti, les anciens droits nobiliaires sont abolis et les corvées sont déterminées ; les conditions économiques se sont beaucoup améliorées depuis vingt ans : l’apathie des habitants, la négligence des aghas et l'ignorance qui domine tout, sont les causes qui empêchent le progrès de se faire plus vite. Le temps aidant et aussi l'instruction, le sort des villageois ne peut que s'améliorer. Il suffit, du reste, de jeter un coup d’œil en arrière pour voir combien . celte situation à progressé depuis l’abaissement des seigneurs bosniaques.
Jemprunte au P. Jukitch, auteur d’un livre écrit en slave sur la Bosnie et imprimé à Agram en 1851, les détails qui vont suivre :
« Avant 1850, le vizir d'Herzégovine envoyait cha» que année à Constantinople un million de piastres » Sans Compter ce qui lui restait. Les chrétiens » payaient tous les impôts. Les Turcs en étaient affran-