L'Horticulture française : ses progrès et ses conquètes depuis 1789

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On peut dire que notre époque a vu naître ou grandir les figueries d'Argenteuil, les champs de cassis et de framboises de la Bourgogne, les fraiseraies de la vallée de la Bièvre, les cerisaies de l’Auxerrois et de Ardenne pour la consommation directe, celles de la Franche-Comté et des Vosges pour la fabrication du kirsch, les plantations si lucratives de Poiriers des bords de la Loire, les pruneraies à pruneaux de la Touraine, de l'Alsace, de lAgenais, véritable capital à gros intérêts, ces dernières augmentant de vingt millions de francs l’encaisse de la Banque de France à Agen.

Quant aux noix du Dauphiné, aux noisettes du Roussillon, quant aux amandes de la Provence et aux châtaignes de notre centre montagneux, les moyens de transport étaient trop restreints et les échanges internationaux trop limités pour que ces denrées si robustes aux voyages aient agrandi leur aire territoriale.

La rapidité des déplacements a développé puissamment la vogue qui s'attache au Poirier. Son fruit a des représentants chaque mois de l’année, et la France est pour ainsi dire son habitat de prédilection. Après les murailles des couvents et des manoïrs qui abritaient les Beurré, les Doyenné, les Crassane, les Saint-Germain, les BonChrétien, réservés à la table de leurs propriétaires, se sont dressés les espaliers de la Normandie ou du rayon de Paris destinés à ces mêmes poires délicates en plein vent, mais alors toutes vermeilles et destinées aux grandes villes de l'Europe. :

Nous ne voulions pas de détails, mais pouvons-nous passer sous silence des fruits locaux comme Monsallard, du Sud-Ouest, Beurré d'Apremont, du Nord-Est; des fruits de marché, la poire Curé; ou les enfants du hasard, Beurré d'Amanlis (1770), Duchesse d’Angouléme (1809), Triomphe de Vienne (1 864); ou les gains de nos semeurs, Beurré Giffard (18ho), Madame Treyve (1856), Beurré Lebrun (1862), Beurré Hardy (1830), Beurré superfin (1844), Doyenné du Comice (1849), Charles-Ernest (1874), Beurré Diel (1800), Olhwier de Serres (1861), Passe-Crassane (1 855), Berpamote Esperen (1830), Charles Cognée (1876) ? Quelle belle suite à