L'Horticulture française : ses progrès et ses conquètes depuis 1789

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leur branchage, la coloration de leurs feuilles ou les nuances de leurs fleurs, nos parcs recevaient des pays étrangers une collection de Chènes magnifiques, de Hètres à grande feuille, d'Érables élégants, de Frèênes et d'Ormes à bois dur, de Bouleaux à beau port, de Gainiers robustes, d'Épines à gros fruit, de Tilleuls élancés ou à beau feuillage, de Peupliers® qui se sont installés dans nos prairies et qui font la fortune de leurs exploitants.

Ces nouvelles figures ont fait souche de variétés, pures de race ou croisées avec nos types indigènes. Leur vie de famille est allée jusqu'à s’abriter mutuellement, jusqu'à se féconder ou se grefter réciproquement les unes avec les autres.

Depuis les plantations renommées dans le Gâtinais par Duhamel du Monceau (1700-1782) et Lamoignon de Malesherbes (17211794), les arboretums du Muséum, de Trianon, des Barres, de Baleine, d'Harcourt, de Gheverny, de Pouilly, de Segrez ont groupé ces différentes espèces dans un but d’études. Y verrons-nous jamais le Fagus betuloides toujours vert rapporté par Paul Hariot, botaniste de la Mission scientifique française de 1882-1883 au Cap Horn?

En jetant un coup d'œil sur les genres inédits, il nous sera permis de remonter un instant avant la première République et de signaler les beaux arbres qui sont venus réjouir nos pères et commencer la transformation végétale de l’ancien continent :

Le port majestueux du roi des arbres en fleur, le Marronnier d'Inde, transporté de Constantinople à Paris, dans le jardin du duc de Soubise en 1615, par Bachelier; De

La ramure imposante du Platane oriental (1754) ou occidental;

La floraison élégante du Robinier. Le premier plant, reçu à l'état de semence des sols fertiles de l'Union en 1601, par Jean Robin, vit encore au Muséum de Paris. Ses variétés récentes, Robinier

®) Le Peuplier pyramidal ou d'Italie trouvé dans la Russie d'Asie est arrivé à Moret, par la voie italienne, vers 1749.

Le Peuplier blanc pyramidal a été apporté du Turkestan, il y a trente ans.

Le Peuplier «suisse régénéré» fut trouvé en 1814, dans une pépinière d’Arcueil.