L'unité de la politique italienne : (avec une carte)

JUSQUIEN 1914 Fi

plus, c'est que ces îles ne fussent données à la Grèce qui les revendiquait. Elles eussent, en effet, été irrémédiablement perdues, alors que, si elles restaient en possession d’une Turquie appelée un jour ou l’autre à disparaître, l'Italie pourrait trouver le moyen de se les faire attribuer ‘. La presse découvre donc toujours des soldats turcs en Libye car, comme l’écrivait la Gazzetta del Popolo (10 août 1913), « il n’est pas impossible, en leur donnant au besoin une pension, d’avoir quelques officiers et réguliers turcs en Cyrénaïque ».

Le prétexte permettait de faire prendre patience à tous ceux qu'inquiétait l’occupation du Dodécanèse, à l'Angleterre surtout. « Si l’une de ces îles passait d’une façon permanente en la possession d’une grande puissance, déclarait le 12 août 1913 Sir Edward Grey, des questions d’une grande importance et d’une grande difficulté seraient soulevées... La destination des îles de l'Égée intéresse toutes les grandes puissances, aucune ne peut sen réserver une seule. » L'Italie rassurait

(#) Voir à ce sujet, dans le Livre-Vert tlalien, le télégramme du baron Sonnino en date du 12 février 1915, n° 22;