La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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nous apprétons à livrer combat à un empire qui, comme la Turquie, possède des réserves d'hommes inépuisables, comment pouvions-nous songer en même temps à tourner le tranchant de nos épées contre une autre grande puissance ?

Cette question n'est-elle pas également une réponse? Nous n'avons pu songer à une autre guerre avec une autre puissance quelconque, car nos forces nous permettaient à peine de nous mesurer avec l'ennemi que nous avions en face de nous. Eë pour bien vous prouver que celte pensée élait loin de nous, je dois vous dire que la convention politique Signée avec la Serbie ne contient rien de semblable. La convention militaire comporte un règlement qui m'était inconnu, je dois l’avouer, qui cependant existe et est conçu dans ce sens : les Serbes et les Bulgares se prêteront aide mutuelle, s'ils sont attaqués par une tierce puissance. Je dois vous dire que la convention politique a eu de l'importance pour moi, c’est elle qui règle l’action des deux puissances alliées contre l'ennemi commun. Après cela, pendant mon absence, lorsque j'étais hors de Bulgarie, on a conclu la convention militaire dans laquelle on a également introduit la clause ci-dessus. L'intérêt de la Bulgarie exige qu'elle se présente au monde sous son véritable jour, afin qu'elle ne soit pas considérée comme une puissance qui tient peu compte des intérêts d'autrui. La crise balkanique a amené plusieurs fois sur le lapis les intérêts d’autres puissances qui étaient restées en dehors de la lutte; et jamais, jamais d'aucun côté, n’a été soulevée la question de tourner nos armes contre quelqu'une de ces autres puissancés. En général, dans la convention militaire, aucune puissance n’est désignée nommément, mais On & {oujours en vue une tierce puissance pouvant entrer en lutte contre nous. Et, effectivement, il s'est trouvé des tierces puissances qui se sont mélées au différend, mais nous et nos alliés, occupés que nous étions, nous n'avons dans aucun cas songé à tirer parti de la clause précitée. Cette clause a été introduite dans la convention militaire uniquement pour montrer à tout le monde que la solidarité entre les Alliés était complète ; maïs, en réalité, aucun d'eux (des Alliés) n'a songé, ni à ce moment ni plus tard, que cette clause pourrait étre exécutée. (Mouvements dans les rangs de la droite et du centre droit.)