La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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Afin de dissiper le moindre doute à ce sujet, il me faut vous dire qu'au cours de la crise de 1912, la question capitale pour l’avenir de la Serbie était sa sortie sur la mer Adriatique. L’Autriche s'y est opposée. Si les Alliés étaient décidés à appliquer la clause en question, c'était le moment ou jamais, mais personne n'y songeait et la Serbie moins que personne. Et cela a son importance.

Ceux qui représentaient la Bulgarie voulaient par la clause en question fournir une preuve de leur bonne foi ; mais, pas plus les Serbes que nous-mêmes, nous ne songions à donner corps à cette idée que nous pouvions entrer en lutte contre une tierce puissance !

À la question de M. N. Kharlakof : « Et quefaites-vous, Monsieur Daneff, de cet article concernantle nombre de combattants qu’on aura à prêter à la Serbie pour sa défense contre une tierce puissance? Pourquoi avez-vous stipulé cette clause ? » M. Daneff répondit aussi laconiquement qu'énigmatiquement : « Je vous l’ai expliqué, je vous laisse le soin de juger »1.

Pour expliquer l'attitude et le point de vue bulgares, il faut encore citer ces dépêches caractéristiques :

Le 4/17 janvier 1913, M. Guéchoff télégraphie à M. Daneff:

* Chacun sait maintenant que la convention militaire désigne l'Autriche nommément; chacun connaît aujourd’hui le texte de l'art. 8 de cette convention; nul n'ignore non plus qu’elle est une partie constitutive de la convention politique ; tout le monde connaît le texte des art, 4 et 2 de cette convention politique ; chacun sait aussi quel est le texte de l'art. 3 de l'ad dition secrète au traité. Autant de données qui permettent de juger la véracité des assertions de M. Daneff, de la correction et de la loyauté d'une telle attitude.