La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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point de vue. Au sujet du principe que les Serbes inyoquaient pour formuler leurs prétentions, nous leur disions : Si vous avez des prétentions, soumettez-les à l’arbitre, mais il faut Savoir tout d’abord si cet arbitrage est conforme au traité, et s’il doit être rendu dans les limites du traité ?:

On se demande Pourquoi tout ce plaidoyer. Si on voulait vraiment recourir à l'arbitrage, l’article £ n’était-il pas assez explicite? Cet article prévoit également la revision du traité, c’est-à-dire qu'il accorde à l'arbitre le droit de comprendre dans son jugement toute la zone située entre Rodop et Char Planina. Et c’est précisément ce que M. Daneff, avec d’autres, n’a jamais voulu?.

mm) De même que M. Daneff, M. Guéchoff n'avait en réalité voulu l'arbitrage russe qu’en s'appuyant sur l’article 2 de la Convention secrète adjointe au traité. À ce sujet, la dépêche suivante de M. Guéchoff adressée le 13/26 avril 1913 à M. Bopt-

cheff, ministre de Bulgarie à Petrograd est très caractéristique :

Par une dépéche du 11/24 de ce mois, M. Sazonoff télégraphie à M. Nekoudoff qu'à Petrograd on est très préoccupé de la grande tension de l'affaire de la délimitation des frontières entre la Bulgarie, la Grèce et la Serbie ; qu’on ne veut, pas admettre un seul instant l'idée d’une guerre fratricide et que, tout en adressant de pressants conseils de calme à Athènes et Belgrade, on attire en même temps notre atten-

CR: Sténographiques XVII du Sobranié, 4914, p. 792 à 793. * M. Dim. Rizoff est plus franc; il dit sans détours qu'on à voulu l’arbitrage seulement dans les limites de la «zone contes-

tée » conformément à l'art. 2 de l'addition secrète. Voir Svobodno Mniénié (La Tribune Libre), ne 4, 4914.