La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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tion sur les incaleulables conséquences désastreuses qu'amènerait pour la Bulgarie une collision avec ses alliés. Un danger nous menace du côté de la Roumanie et de la Turquie. La Russie a tout fait pour nous préserver d'une attaque dans le dos. Maïs, en cas d'une collision fratricide, l'opinion publique russe se détournerait de la Bulgarie, et la Russie resterait spectatrice désintéressée de la ruine de l'œuvre bulgare et se bornerait à la seule sauvegarde de ses propres intérêts. Les Bulgares ne doivent pas perdre de yue que, si une collision se produisait, elle ferait tomber le traité de 1912 sur lequel la Bulgarie fonde ses droits dans la question de la délimitation de la Macédoine. Pareille collision nuirait à nos intérêts pécuniaires et nous fermerait la porte des emprunts. M. Sazonoff nous conseille d’abord de mettre un frein à la presse et ensuite de nous rencontrer avec M. Pachitch. Voyez M. Sazonoff et exprimez-lui notre grande reconnaissance pour le soin inaltérable qu'il prend du sort de la Bulgarie. Faites-lui part, en même temps, de notre profond chagrin de nous voir mettre en quelque sorte sur le même pied que nos alliés au sujet de l’acuité prise par la question du partage de la Macédoine. Nous affiemons le plus catégoriquement que nous ne sommes pour rien dans cette affaire. Une enquête impartiale établirait que ce n'est pas notre presse, mais bien la presse serbe et grècque qui a engagé la polémique. M. Sazonoff sait que c’est M. Pachitch qui; par sa lettre du 16/29 janvier, a soulevé la question de la revision de notre traité. C’est M. Vénizélos qui, M. Demidoff nous en est témoin, après avoir proposé à M. Daneff à Londres, et à M. Demidoff à Athènes, une ligne de démarcation précise, seravise maintenant et nous propose une frontière vague par laquelle il veut nous ravir toutes les localités grecques à l’ouest de Cavalla. C’est le ministre des Finances de Serbie qui déclare solennellement au Parlement que la démobilisation ne pourrait point se faire tant que la question des frontières ne serait pas réglée. C'est le chef de l’état-major serbe qui va à Salonique où des officiers serbes et grecs fraternisent et d’où il visite Monastir en train spécial et retourne à Uskub par Tétovo. D'autres que nous sont allés chercher des alliés nouveaux contre leurs alliés qui ont fait deux, mème trois