La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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fois plus de sacrifices qu'eux pour l’œuvre commune. Enfin et surtout, alors que nous épuisons notre armée et notre peuple en contenant par nos seules poitrines, sans aide aucune, les énormes troupes turques embouteillées à Tchataldja et Boulaïr, Serbes et Grecs massent des troupes contre nous, non contre l’ennemi commun. Sept divisions grecques sont disposées autour de Salonique, les deux divisions serbes renvoyées d’Andrinople restent autour de Pirot pour étre prêtes à la lutte contre la Bulgarie ; toutle reste des troupes serbes est concentré, toujours contre nous, entre Koumanovo etMonastir. Si, après tout cela, M. Sazonoff désire une preuve décisive de ce que nous ne voulons point aiguiser le conflit avec les Alliés et qu’au contraire nous voulons sincèrement que ce conflit soit réglé pacifiquement, nous sommes prêts à la lui donner. A cet effet, et pour trouver une issue à la situation actuelle, nous vous chargeons, en ce qui concerne la Serbie, de lui proposer de suite, sur la base de l’article 4 de l’annexe secrète de notre traité, que la Russie tranche définitivement notre différend avec elle. La thèse serbe est exposée dans la lettre susmentionnée de M. Pachitch. Nous rejetons catégoriquement cette thèse, et comme c’est précisément pour plaider cette même thèse que M. Pachitch demande à me voir, toute rencontre estinutile, car le Conseil des ministresne peut plus discuter sur cette base. Nous insistons pour l’exécution du traité ; et notre manière de voir, conforme à la stricte observation des engagements pris, et par là, si salutaire à l'avenir des peuplesbalkaniques, trouve, M. Sazonoff le sait, une approbation des plus autorisées. Malgré cela, un différend prononcé a surgi entre nous et les Serbes ; or, ce différend relève dudit article k; nous prions donc le gouvernement russe de la manière la plus persuasive et nous insistons auprès de lui pour qu'il assume la charge de trancher ce différend en se faisant donner par les Serbes et par nous toutes les explications propres à l’éclairer. J'ajoute que lors de la remise de la lettre de M. Pachitch, M. Spalaïkovitch, en réponse à la déclaration que je lui fis que nous n'acceptons pas de reviser le traité, me déclara qu’il ne restait qu’à nous adresser à l'arbitrage prévu. Si l’on pouvait annoncer à bref délai que la Russie accepte de trancher le différend sans tarder, cela aménerait le grand apai-