La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

— 150 —

Tchadaldja parce que la Russie a promis d’obliger la Serbie à céder toute la zone non contestée. C’est seulement après une parole aussi solennellement donnée que la Bulgarie a renoncé à forcer l'attaque de Tchadaldja.

Ensuite vint l'armistice. Maïs à la veille de la conclusion du traité de paix à Londres, le gouvernement russe, au grand étonnement de la Bulgarie, ne tenant aucun compte de la parole donnée, fit à la Bulgarie une nouvelle proposition : en vue de maintenir l'alliance, la Russie a l'intention de céder à la Serbie toute la zone contestée et une partie de la zone non contestée comprenant les régions de Kratovo, Vélès et

Kitchevo.

C’est ainsi que, sous les yeux mêmes de M. DanefY, la Cour transformait et préparait l’opinion publique en Bulgarie et dans toute l’Europe à s’opposer à l'arbitrage‘.

Les députés du parti de M. Guéchoff eux-mêmes, ceux qui étaient ses plus proches et ses plus directs conseillers, s’affirment par la voie de la presse comme les propagateurs avérés de la guerre. L'un d'eux, le D' Boris Vazoff, le plus expansif des idéologues du parti nationaliste a écrit, dans Le numéro du 28 mai/10 juin du Mir, qui précéda la réponse du roi Ferdinand à la dépêche de l'empereur de Russie,

! Dans le cas contraire, on pourrait croire que la Chancellerie même de M. Daneff agissait ainsi, car M. Bautcher n'accepte pas de n'importe qui des renseignements et des informations de cette envergure. Et malgré cela, nous devons en convenir, nous sommes étonnés de voir que M. Bautcher, un Anglais, correspondant du Times à Sofia, depuis une longue suite d'années se soit laissé mystilier à ce point! Il est vrai que M. KabaktchiefM, communiquant cette dépêche au Sobranié, y voit « une intrigue du despotisme russe », ce qui ne peut pas nous étonner. Car c'est ainsi qu'opèrent ses collègues en Allemagne ! — C. R. sténographiques XVII du Sobranié, 1914, p. 626.