La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

LE RS

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de notre différend avec la Grèce et la Serbie au moyen de la guerre, il était absolument indispensable de nous garantir contre la Turquie et la Roumanie, et de nous assurer l'appui de l'Autriche-Hongrie. Nous avions toutes les chances de succès de notre côté, mais on n'a prêté aucune attention à nos conseils. On a continué à se soumettre à la politique russe, malgré tous les maux, de jour en jour plus grands, que cette politique a engendrés, et c’est ainsi qu'on a acculé la Bulgarie à la situation critique qu’elle traverse actuellement. Nous pensons aujourd'hui ce que nous pensions hier, que la seule voie salutaire pour le gouvernement est la politique d'amitié étroite avec l’Autriche-Hongrie. 1] faut inaugurer cette politique immédiatement, sans retard, car chaque minute est précieuse et peut être fatale. Nous invitons Votre Majesté à faire incontinent le nécessaire pour sauver la Bulgarie d'un nouveau malheur, et la dynastie d’une nouvelle responsabilité. De Votre Majesté les dévoués sujets :

D: V. Raposravorr, D: N. GHÉNADIEFF, D' Tonrcuerr.

Sofia, le 23 juin/6 juillet 1948.

Cette lettre, adressée au roi Ferdinand à sa propre instigation, a marqué ouvertement le ralliement de la politique bulgare à l’Autriche-Hongrie. C’est par cette lettre que l’on fit appel à Vienne, où le roi Ferdinand plaçait son ultime espoir.

Les Bulgares s’attendaient à voir l’AutricheHongrie entrer dans le conflit armé avec les Alliés et attaquer la Serbie par le Nord. Les déclarations récentes d’un homme d'Etat roumain, M. Take Jonesco, confirment elfectivement cette intention. Dans son organe, Za Roumanie du 2/15 décembre 1914, M. Joncsco fait connaitre