La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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à ce sujet. Il n’y a pas de doute : ce qui a été dit à M. Take Jonesco, en mai 1913 à Bucarest, au nom de l'Autriche, le fut avec l'intention d’effrayer la Roumanie et d'arrêter toute action en faveur de la Serbie, eta été répété peut-être, avec plus de force encore, à Sofia, pour encourager et exciter la Bulgarie dans le conflit avec la Serbie et la Grèce.

À l’appui de cette dernière assertion, citons le fait que M. Giolitti, l’avant-dernier président du Conseil des ministres italien, a donné lecture au Parlement italien, quelque temps après la divulgation de M. Jonesco, de deux dépêches qui ont éclairé d'une vive lumière les causes de la grande guerre européenne actuelle. Le 9 aoûtnouveaustyle, c'est-à-dire 27 juillet vieux style 19143, M. Giolitti a reçu de M. di San Giuliano le télégramme suivant :

« L’Autriche nous alfait savoir,en même temps, qu'à l'Allemagne, qu'elle avait l'intention d'attaquer la Serbie, définissant cette action de « défensive » et espérant pouvoir invoquer le casus fœderis, ce que je crois impossible. Je suis en pourparlers avec l'Allemagne, et fais tous mes efforts pour empêcher l’action autrichienne, mais il sera peut-être utile d'annoncer publiquement que nous ne considérons pascomme défensive une action éventuelle dans ce sens, et ne trouvons Pas, par conséquent, qu'il yait casus fœderis. Je te prie de me télégraphier à Rome situes d'accord. » J'ai aussitôt répondu à San Giuliano, dit M. Giolitti, après avoirterminé la lecture

quement ctmilitairement. La Serbie alors serrée de près à l'ouest ct à l’est, ne pourrait songer à la conquête d’un seule pouce de terrain en Macédoine.

Svobodno Mniéné (La tribune libre) No 2, 4945.