La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

— 183 —

Le 27 juillet/9 août 1913 a été la véritable date de notre libération politique. Cette date doit remplacer le 49 février/4 mars. La Bulgarie, libérée le 19 février/4 mars 1878 a contracté deux obligations : celle de reconnaitre la souveraineté ottomane et celle de rester reconnaïissante enversla Russie. Nous nous sommes libérés de la premiére obligation le 22 septembre/5 octobre 4908, moyennant espèces, de la seconde le 27 juillet/9 août 1943 2.

La politique bulgare a exclu toute idée de slavisme et de solidarité slave?. La rupture avec la Russie était en même temps la rupture avec le slavisme dont les Bulgares d’ailleurs n’ont jamais été enthousiastes.

‘ S. Nikof, Signification historique de la calastrophe; Sofia 92

9143, p. 23. 2

=

L'Alliance Nationale, organisation patriotique créée et soutenue par le gouvernement de M. Radoslavoff, a tenu, les 3/16 et 10/25 novembre 1913, deux meetings agités, où la résolution a été prise de demander « que le peuple bulgare brisät tout lien qui lui rappellerait une fraternité slave infidèle et néfaste pour lui ».

Les Bulgares ne s'en sont jamais défendus. À toute occasion, lorsqu'ils l'ont jugé utile à leurs intérêts, ils ont au contraire fait ressortir leur origine tartare et non slave. Ils le font actuellement dans une mesure encore plus large, comme s'ils voulaient s'en glorilier. Nous verrons plus loin que leur poëte Cyrille Khristoff, poursigner ses œuvres, accole à son nom l'épithète de tartarobulgare. Is ne se réclament du slavisme que devant les Russes et quand cela peut servir leurs intéréts.

Il y à beaucoup de vérité dans tout cela, l'histoire et la situation actuelle de la Bulgarie le prouvent bien. Les Bulgares sont en réalité bien moins slaves qu'on ne le pense en Russie et que ne le pense l'Occident. Les observateurs attentifs et les savants savent à quoi s'en tenir sur ce chapitre. M. Louis Leger, bien Connu comme ami des Bulgares, dit lui-même que les recherches de Obedenar et de Kopernitzky ont prouvé qu'au point de vue anthropologique, même les Bulgares d'aujourd'hui sont des Finno-Hongrois, c'est-à-dire que le type finno-hongrois prédomine chez la plupart d'entre eux. (La Grande Encyclopédie, t&. VIII, p. 401.)