La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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quoi que ce soit à cette politique. Au contraire, tous les résultats négatifs de la paix de Bucarest et de Constantinople ont été exploités surtout contre la politique coaliste en Bulgarie et à peine contre la politique « criminelle » qui a brisé l'Alliance balkanique et qui, après la catastrophe, a lié Sofa plus étroitement encore à Vienne. Les hommes du 46/29 juin ont introduit dans l’opinion publique la confiance en la solidarité bulgaro-autrichienne dans les Balkans. On répandit l’opinion que la Bulgarie ne pouvait trouver une garantie définitive pour ses intérêts que dans l’accord et dans l’amitié avec l'Autriche, et l’on baptisa cette nouvelle orientation de : politique réaliste du royaume de Bulgarie.

Cette politique réaliste a été exposée de la façon suivante :

La Bulgarie est limitée au nord par le Danube qui constitue une admirable artère pour son exportation. A l’est, nous avons la mer Noire qui nous met à portée de la Russie et de la Turquie. Avec la Russie, nous n'avons pas d'intérêts communs, ni économiques, ni politiques. Nos intérêts avec la Turquie sont considérables, tant au point de vue économique que politique. La mer Noire nous fournit une base isolée avec la Turquie, maïs elle ne peut nous mettre en rapport avec l'Europe Centrale; c’est la mer Egée qui y supplée. Avec une sortie sur la mer Egée, nous aurons réussi non seulement à remplir une faible partie de notre programme politique l'unité des Bulgares — mais aussi à nous mettre en rapport avec l'Europe tout entière et avec d'autres continents, mais cette sortie-là nous aliène quelque peu la sympathie de l'Autriche sur le terrain économique. Comme la voie naturelle de l'Autriche vers la sortie sur la mer Egée la conduit par la vallée du Vardar, l'Autriche peut nous apparaitre