La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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comme un concurrent politique. Maïs les choses peuvent changer et, dans l'intérêt des deux parties, amener un accord entre la Bulgarie et l'Autriche. La concurrence économique peut faire place à l'entente économique, dès que deux Etats se lient par des traités douaniers et se garantissent mutuellement et dans la plus large mesure les voies de communication : à l'Autriche, la route de Salonique par la Bulgarie ; à la Bulgarie, la route vers l’Europe centrale par l'Autriche. Les intérêts des deux Etats leur commandent des concessions et des garanties égales dans leurs rapports économiques. La concurrence politique peut également se transformer en solidarité politique, par une coopération absolue dans l’action lorsque la situation des deux Etats est en cause. Il faut prendre en considération le fait que les concessions de territoires bulgares le long de la vallée du Vardar sont incompatibles avec le point de vue effectif de notre politique, car ceux-là mêmes qui bénévolement arrachent des portions de territoires de leur propre Etat, et les concèdent pour des raisons politiques, ceux-là créent seulement des inconvénients dans un avenir prochain. Il en est de même lorsqu'on conquiert des territoires étrangers. Une telle amitié n'est que fictive et peut à tout moment se changer en inimitié, mais il existe entre la Bulgarie et l'Autriche, et il faut qu’elle existe, une amitié sincère. Cette amitié sera possible à la seule condition que l'Autriche renonce à la conquête territoriale de la vallée du Vardar. Nous pouvons, grâce à l’occupation de la vallée du Vardar, lui garantir la route commerciale vers Salonique. Grâce à des concessions mutuelles, nous pourrons accorder complètement notre politique officielle avec la politique de VAutriche-Hongrie.

La Bulgarie et l'Autriche ont le même ennemi, la Serbie. La Bulgarie doit libérer l'élément bulgare soumis à l’autorité serbe, dans la vieille et la nouvelle Serbie, et arriver à former une entité nationale. L'Autriche devra une fois pour foules étouffer le mouvement chauvin qu'entretient l’arrogant peuple serbe en vue de soustraire ses co-nationaux à la domination autrichienne, el qu'elle risque de voir, dans le cas d'une guerre avec la Russie, se ruer derrière son dos. Il en est de même pour la Roumanie qui, sous l'influence de la Russie, a non seulement