La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

— 198 —

trahi la Triple Alliance, mais encore contracté alliance avec la Serbie dont les intérêts politiques à l'égard de l'Autriche sont identiques !.

Et voici avec quels arguments cette « politique réaliste » tire ses conclusions :

La politique austrophile correspond le mieux à l'idée d’hégémonie bulgare dans les Balkans. Avec le nouvel état de choses, créé par le traité de Bucarest, et qui a rétabli l’équilibre dans la Péninsule, la Bulgarie est restée et continuera à rester en conflit aigu avec tous ses voisins, hormis la Turquie. Dans la lutte contre eux l'Autriche seule constitue son alliée naturelle et les deux pays poursuivent des buts identiques.

Le professeur Arnaudoff, de son côté, explique les rapports entre la Bulgarie et l'Autriche avant et après la rupture de l'Alliance balkanique, et son exposition jette un jour nouveau sur les causes de la guerre des Alliés:

Malgré toutes Les incorrections, dit M. Irnaoudoff, dont nous nous sommes rendus coupables vis-à-vis de l'Autriche en contractant l'Alliance balkanique, elle a tout intérêt à nous soutenir, précisément maintenant, où nous avons perdu toute illusion sur l'influence russe.

Le dernier des sujets lettrés de la Monarchie danubienne est fermement convaincu que tout l'avenir de sa patrie dépend surtout de la solution définitive de la question balkanique ; il sait bien que, si l'Autriche n'arrive pas à affermir sa situation dans les Balkans, en se garantissant la côte orientale de l’Adriatique, et en écartant le péril serbe, elle risque de s'exposer à un cataclysme qui non seulement déplacerait son centre de gravité au milieu des diverses nationalilés, mais compromettrait aussi sa situation internationale.

{ Voir Obnoulénié, 1914, no 2, p. 6.

À