La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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l'Autriche, dans le but de l'octroyer plus tard à la Bulgariei. L’Autriche n'aurait pris Salonique que dans le cas extrême où il aurait été absolument impossible à la Bulgarie, soit par sa propre faute, soit par la faute d'autrui, de la conserver pour elle. Non seulement l'Autriche désirait que toute la Macédoine revint à la Bulgarie, mais elle allait plus loin et était presque décidée à reconnaître notre domination sur toute l'AIbanie méridionale sur laquelle l'Italie avait depuis longtemps Jeté son dévolu.

En faisant ressortir la concordance des tendances politiques austro-bulgares, M. Arnaudoff termine en écrivant :

L’Autriche avait demandé : contre la Russie, une forte et

grande Bulgarie, une faible Serbie ou son morcellement ; contre .

l'Italie, une Albanie autonome ou annexée à l'Autriche. Ses projets furent renversés par la guerre qui éclata prématurément dans les Balkans, et par le développement ultérieur de celle-ci. Le comte Berchtold n’était prêt ni diplomatiquement, ni militairement à y prendre part. L'Allemagne, qui craignait une guerre générale européenne, l'en dissuadait, car elle n’était pas prête à entrer en campagne®.

IV

La politique bulgare, aliénant ses principes pour une action solidaire avec l'Autriche, ne pouvait compter que sur la Turquie, comme son unique alliée dans les Balkans. Au demeurant, il y a toujours

! Certainement le fameux mémoire que M. Daneff remit au mois de janvier, à Londres, à Sir Edward Grey, tendant à concéder Dibra à la Bulgarie, est en rapport avec ces faits:

* Svobodno Mniénié, 1913, No 7, p. 8 à 9. Nous attirons l'attention sur le texte en italique.

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