La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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euen Bulgarie, dès 4888, un fort courant politique en faveur d’une action commune avec la Turquie, et jamais les liens n’ont été rompus, même dans les moments où ils ont été le plus tendus, entre la Bulgarie et la Turquie.

La Bulgarie a fait la paix avec la Turquie par le traité de Constantinople. À ce moment, il y eut entre le roi Ferdinand et le sultan Mahomet V un échange de dépêches extrêmement amicales. Ces dépêches faisaient ressortir la solidarité particulière et la communauté des intérêts bulgaro-tures. La presse bulgare s’est emparée de ces compliments échangés entre Sofia et Constantinople et a fait une propagande des plus actives en faveur d’un rapprochement et d’un accord turco-bulgare.

À cette occasion, Volia (La Volonté), l'organe de M. Ghénadieff, alors ministre des Affaires Étrangères, écrivait :

Après une guerre acharnée, lorsque deux Etats ont, en adversaires dignes, mesuré leurs forces, et lorsque tout sujet d'hostilité s’est dissipé entre eux, n'est-il pas naturel qu'ils aspirent à un nouveau rapprochement, à un nouvel accord ? Ces aspirations sont spontanées et dépourvues de toute arrière-pensée, parce qu’elles sont nées d'intérêts communs aux deux Etats, intérêts qui sont sérieusement menacés, simultanément et unilatéralement. La communauté de ces intérêts entraîne une solidarité de part et d'autre, qui, sou-

# Voir A. Chopoff, Comment a éclaté la guerre ballanique (Sofia, 1915) et l'article relatif à cette brochure publié dans la Samoouprava du 18 février/3 mars 1915, no 49,