La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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tenue par les milieux dirigeants, est entrée aujourd hui dans une heureuse voie de réalisation‘.

Un autre journal, Cambana (La Cloche), parlant de la solidarité entre la Bulgarie et la Turquie, s’exprime en ces termes :

Il semble, en effet, qu'il puisse se faire entre nous et les Turcs un rapprochement fondé sur des bases très solides, étayé par des intérêts généraux communs et qui pourra résister aux épreuves les plus rudes. Il se peut que, de quelque part, on nous soumette à des tentations fâcheuses et qu'on nous dise : prenez donc Enos-Midia comme ligne frontière. Nous répondrons Timeo Danaos — et dona ferentes. Nos intérêts nationaux ne sont point de ce côté. Nos intérêts politiques, d'un ordre élevé, sont : que la Thrace orientale et les Détroits soient et restent entre les mains des Turcs...

Nous ne devons pas oublier davantage que quiconque attaque Constantinople attaque en même temps Varna et Bourgas. C'est ainsi que nos destinées sont liées élroitement. C'est pourquoi, si le gouvernement bulgare fait une déclaration de neutralité, au cas d'une guerre entre la Turquie et la Russie, cette neutralité devra être toute bienveillante à l'égard de la Turquie ?.

Grâce à cette politique turcophile, il a été fait à la Turquie des concessions de différentes sortes. La politique officielle a réussi à masquer les victoires bulgares sur le théâtre thrace et à les effacer des traditions nationales. Le gouvernement annonce qu'en Bulgarie nul ne songe plus à Andrinople; il s’est abstenu de toute commémoration bruyante; bien mieux, pas un seul des ministres n’a assisté

! Volia du 11/24 juin 1914.

> Cambana, N° du 23 août/5 septembre 1914.

SARA ES TE