La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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cette orientation austrophile a commencé déjà avec Stambouloff qui était en même temps un grand turcophile, el elle se poursuit, avec des inlerrup= tions de courte durée sans influence sur la politique. Depuis une longue suite d'années, cette politique n’a cessé de convaincre le peuple bulgare que tous les maux lui venaient de la Russie, et que seule la solidarité avec l'Autriche pouvait le sauver de ces maux. C’est cette dernière conception politique qui a prédominé en Bulgarie. Parallèlement avec elle se développait le libéralisme de Stambouloff qui tendait à s'élever au-dessus des autres partis. Depuis une dizaine d'années, de nouvelles générations se sont formées qui ont accepté ces tendances. Le sentiment déjà si faible de communauté de race avec le slavisme est complètement disparu chez elles. Cette mentalité anti-slave se manifestait ouvertement à toute occasion, lorsque l’égoïsme bulgare était à peine lésé ou lorsque l’occasion s’offrait à lui de tirer un parti quelconque de ces tendances. Elle s’est manifestée dans les années 1885-86, en 1905, en 1908 et surtout en 1913, à la veille et après la guerre entre les Alliés.

M. St. Bobtcheff, ministre de Bulgarie à Petrograd, considéré comme idéologue du slavisme en Bulgarie, rentrant à Sofia un mois après la conclusion de la paix de Bucarest, écrit « que la conscience dans la société bulgare est profondément troublée... »