La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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même agréable aux Turcs. « Le premier trait de notre renaissance, dit M. S. Radeff, consistait en ce qu’elle était civilisatrice. Tandis que les Serbes et les Grecs ont abordé la scène politique au x1x° siècle — le fusil à la main — les Bulgares ont inauguré leur nouvelle existence en imprimant des livres et en créant des écoles. » Les Serbes et les Grecs étaient déjà révolutionnaires vis-à-vis des Turcs et même aux yeux des Turcs. Les révolutionnaires bulgares étaient révolutionnaires au contraire uniquement vis-à-vis des Serbes et des Grecs en compagnie et en alliance avec les Turcs. Les Bulgares étaient le véritable « raya » des Turcs, et les Bulgares ne se sont jamais insurgés contre cette souveraineté des Turcs! Depuis 1393 jusqu’en 1876 on ne peut citer aucune insurrection, ni le moindre soulèvement des Bulgares. En 1876 de nouveau, les Serbes et les Russes sont devant les Turcs. Et les Bulgares ?.. Mais il est préférable de ne pas raviver ce souvenir. Les Russes et les Serbes se souviennent bien”.

4 8. Radeff, Formation de la Bulgarie contemporaine, Sofia, 4944, I, p. 8.

2 Pour la caractéristique des Bulgares, il est utile de mentionner en passant quel mémoire leurs délégués ont présenté au Congrès de Berlin.

« Les délégués bulgares, écrit M. G. Hanotaux, dans son Hisloire illustrée de la guerre de 1914 (fase. 9, p. 178 à 479) tra-

_çaient en ces termes le programme de leur action future dans

la péninsule balkanique pour peu qu'on leur permette de s'affranchir et de s'organiser :

« Le peuple bulgare demande sa propre autonomie avec un gouvernement national garanti par les grandes puissances pro-