La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

— 234 —

Vers 1860, lorsque fut créé l’exarchat bulgare qui se transforma aussitôt en une importante inslitution politique, malgré son but ecclésiastique et spirituel, les Turcs eurent affaire de nouveau aux Serbes et aux Grecs. En Serbie, le prince Michel a commencé par fonder et former une milice avec le concours d'instructeurs russes, et en 1867ila pris les citadelles et a chassé de Serbie les derniers vestiges de la domination turque. En Grèce, à cette même époque, la question crétoise était à l’ordre du jour et occasionnait de grands soucis à la Turquie. Voilà les Serbes et les Grecs en lutte avec les Tures ! Quelle bonne occasion pour les révolutionpaires bulgares de s’associer, de s’allier aux Tures. Et dans l'occurrence les uns et les autres ont su faire leur profit.

C’est dans une semblable atmosphère que naqui-

tectrices des chrétiens d'Orient, unique moyen depouvoir vivre paisiblement et se développer graduellement. L’autonomie du peuple bulgare, dans ces conditions, pourrait seule le rendre capable de devenir, par ses propres lois et ses propres forces, l'un des agents les plus actifs et les plus persévérants du progrès et de la civilisation dans l'Europe occidentale; elle serait, en même temps, la garantie la plus sûre d'une paix durable, dans la plus grande partie de la péninsule des Balkans. Et il n’y a qu'elle qui puisse empêcher, dans l'avenir, le retour des atrocités qui ont justement soulevé l'indignation du monde civilisé. Il arrive à croire, qu'après les cruelles épreuves auxquelles il a été soumis par ses maîtres, l Europe ne voudra plus mettre derechef ces derniers en état de la pousser à des actes de désespoir, au sacrifice même de son existence.

«Et c'est ainsi, dit M. Hanotaux, que lepeuple bulgare s'attri buait d'avance un rôle messianique. »

DS Er