La caricature anglaise au temps de la Révolution française et de Napoléon
LA CARICATURE ANGLAISE 507
livrée pendant quelques mois de 1806 au gouvernement de Fox, et après sa mort, jusqu'au printemps de 1807, au ministère de ses partisans, aux complices des catholiques? Ne va-t-on pas se résigner à une paix honteuse? Voici le long sabre du petit homme qui indique l’insolente série de ses conditions: cédez Malte, cédez Gibraltar, livrez votre flotte, payez une énorme contribution ! Pour résister, on ne compte pas sur Fox, que l’on diffame jusque sur son lit de malade; on compte sur le roi George: il est debout devant son trône, il sauvera l’honneur de l'Angleterre. Et lorsque Fox est mort, lorsqu'on ne craint plus une paix mauvaise, c'est encore le roi qui conjurera le péril catholique. L’expulsion du ministère Grenville est un des plus curieux dessins de Gillray. Il a repris son ancien thème du «fermier George,» cette fois avec éloge. Le fermier précipite dans le lac les pourceaux démoniaques. Chacun de ces pourceaux porte une tête humaine, un portrait de whig ou de modéré : portrait de Grenville, portrait de Whitebread. Et nous lisons sur leur croupe, pendant qu'ils sautent dans le lac, les motions présentées par ces mauvais protestants: émancipation catholique, égalité pour les officiers catholiques, rappel du #est. Et le fermier George leur crie: « Race maudite de cochons, comment! après avoir dévoré en un an plus que vos prédécesseurs en douze, vous vous retournez pour mordre votre maître! Que le diable ou le pape vous possède, sortez de ma ferme! »
IV
Le taureau des courses espagnoles inspirait un jour à Edgar Quinet cette apostrophe éloquente : « Ornez son front d’une devise argent et or, il a vaincu Mahomet,