La correspondance de Marat

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une analyse’. Enfin, à la Convention elle-même, les lettres de Marat n'ont pas un sort meilleur : on refuse de les lire*. Lafayette: d’abord, puis Roland, font surveiller et intercepter la correspondance de l'Ami du Peuple. Il n’est pas jusqu'aux lettres écrites à la Société des Jacobins qui n'aient été parfois per dues pour l’histoire. En novembre 1792, Marat écrit aux Jacobins une lettre dont nous ne connaissons

1. Séances des 12 et 14 octobre 1189, et du 2 août 1790: « Plusieurs amis, raconte Marat, ne se fiant qu'à leur zèle, m’enlevèrent de chez moi et me conduisirent à Versailles. J'adressai mes réclamations à l’Assemblée. Ce serait manquer à la reconnaissance que de passer sous silence les efforts réitérés que fit M. Fréteau, son digne président, pour l'engager à les prendre en considération... » (L'Ami du Peuple, n° 70). Au procès-verbal de la. séance du 12 octobre, la lettre de Marat est mentionnée en ces termes : « M. le Président annonce que M. Marat, auteur d'un: ouvrage périodique intitulé L'Ami du Peuple, se plaint d'une violence exercée contre lui... » (Archives parlementaires, t. IX, p: 411). La lettre du 44 octobre a trait à une demande de mise em liberté (Moniteur, t. Il, p. 59) ; celle du 2 août 1790 est une lettre par laquelle Marat fait hommage à l'Assemblée de son Plan de législation criminelle (Moniteur, séance du 4 août 1790).

‘2. « Dès les premiers jours de ma suspension, dit Marat, j'ai adressé à la Convention plusieurs lettres où je proposais des mesures utiles sur des objets importants; elles n’ont point été lues. Hier encore, la lettre que j'ai fait remettre au président de la Convention a eu le même sort... » (Le Publiciste de la République franeaise, n° 224). Même attitude dans la séance du 5 juillet, où. là Convention ne consent à écouter que les premières lignes d’une des plus importantes lettres de Marat (Moniteur du 7 juillet 1793, et Le Publiciste de la République française, n° 236).

3. Boucearr, Marat, l’Ami du Peuple, t.T, p. 156.

£. Journal de la République française, n° 38 (2 novembre 1792)

5. Séance du 2 novembre 1792.