La France sous le Consulat

252 D'AMFRANCE SOUSITE CONSULAT.

ministère de l’intérieur. Chaptal, du mois de novembre 1802 au mois d'août 1804, a réuni les attributions des ministres actuels de l’intérieur, de l’agriculture, de l’industrie et du commerce.

IL. Le commerce extérieur a été tué pendant la Révolution par la guerre contre la première coalition. L’Angleterre, devenue la grande manufacture du monde et l'entrepôt de son commerce, est l’ennemie qu'il faut atteindre etruiner: la guerre maritime et continentale se double d’une guerre économique. La Convention, puis le Directoire, ont prohibé, sous les peines les plus rigoureuses, l'importation et l'usage des marchandises anglaises ou de provenance anglaise. La Convention à interdit également la sortie de nos blés et de presque tous nos produits. Les traités de paix, conclus à partir de 1795 avec plusieurs puissances du continent, n'amènent pas cependant la reprise des relations commerciales avec ces puissances, ou, tout au moins, l'ouverture de nos marchés aux produits de leur industrie. Le Directoire maintient et élève les tarifs douaniers sur leurs marchandises. Ces mesures, qui ne sont plus dictées par des représailles contre des belligérants, ont pour but de protéger le relèvement de notre industrie.

Cette politique à été continuée sous le Consulat, surtout à l'égard de l'Angleterre. A l’époque de la paix d'Amiens, des tentatives ont été faites « pour rendre plus faciles les relations commerciales entre les deux États ‘ » : la question d'un traité de commerce avec l'Angleterre a été agitée. Chaptal, dès 1800, avait montré les avantages d’un système plus libéral, et proposait la suppression des prohibitions et l'établissement de droits modérés sur les matières premières nécessaires à notre industrie. Ce traité de commerce ne fut pourtant pas conclu à cause de l'opposition des industriels français. Les industriels et les commerçants anglais, de

4. Corr. t. VIT, à Talleyrand, 16 mai 1802.