La France sous le Consulat

LE COMMERCE EXTÉRIEUR 233

leur côté, jaloux de la renaissance de notre industrie et des avantages que donnait à notre commerce la paix générale, ne lui Giaient pas moins hostiles : Bonaparte enfin y répugnait.

La rupture de la paix d'Amiens, causée en grande partie, comme on l’a déjà vu, par des raisons économiques, ramena les mesures prohibitives qui devaient aboutir au blocus continental. Sur l'avis de la chambre de commerce de Dunkerque et du ministère de l’intérieur, le Premier Consul refusa d'apporter aucun adoucissement à l'arrêté du 20 juin 1803, qui fermait les ports de la République à toute marchandise venant d'Angleterre, et prononçait la confiscation de « toutes denrées et marchandises provenant de fabrique ou de colonie anglaise. »

La paix, établie sur le continent par le traité de Lunéville, et sur les mers par le traité d'Amiens, a donné un vaste essor à notre commerce. La restitution de nos colonies par les Anglais et le rétablissement de l’ordre ‘dans la plupart d’entre elles renouent leurs relations interrompues avec la métropole. Bientôt quinze cent navires marchands battent sur les mers pavillon tricolore. — La prépondérance de la France sur le continent lui ouvre le marché des états yassaux comme les République batave et cisalpine, des” états alliés comme l'Espagne. Ainsi, le gouvernement français consent à laisser exporter 200.000 quintaux de maïs dans ce pays, mais, en échange, il réclame l’introduction en Espagne de nos cotonnades è Grâce à l'annexion du Piémont et à l'ouverture des bouches du PÔô au commerce français, « les bâtiments peuvent remonter jusqu'à Ferrare, pénétrer au sein de la 27° division militaire *, et, de là, fournir des savons et autres produits de l'industrie de Marseille, la Suisse et une partie de l'Allemagne ?. » — La paix avec l’An-

1. Corr ,t. VIIL. Paris, 23 avril 1803. 2. Chef-lieu, Turin. 3, Corr., t. VIII, Paris, 2 septembre 1802.