La France sous le Consulat

254 LA FRANCE SOUS LE CONSULAT

gleterre, le royaume de Naples et la Turquie, a rendu à Marseille le commerce méditerranéen. Un traité avec la Turquie nous a accordé la libre navigation de la mer Noire. Les efforts de Bonaparte tendent à rétablir notre ancien commerce du Levant et à monopoliser à notre profit celui de la Méditerranée. Il nomme des commissaires commerciaux dans tous les ports importants, surtout dans ceux de Turquie. Les instructions données au général Brune, ambassadeur à Constantinople, portent que « notre commerce doit être protégé sous tous les points de vue », et que « la moindre insulte à nos commerçants doit donner lieu à des explications fort vives et conduire notre ambassadeur à obtenir une satisfaction éclatante ‘. » Le respect du pavillon français, de ceux de la République italienne et du Pape, notre allié, est imposé aux barbaresques qui ont profité de la guerre pour recommencer impunément leurs pirateries jusque sur nos côtes. Le dey d'Alger est menacé d’un débarquement de 80.000 hommes dans la Régence, s’il ne donne pas satisfaction aux réclamations de la France.

Dans la Méditerranée pacifiée Bonaparte propose au tsar ‘établissement d’un commerce direct entre la France et la Russie. « Catherine Il, lui écrit-il, avait eu ce projet; ce serait un des mouvements de commerce les plus utiles, en ce qu'ilestle plus direct, et sur des mers toujours navigables, entre les États de Votre Majesté et la France. Nous pourrions, de Marseille, porter directement dans les ports de la mer Noire le produit de nos colonies et de nos manufactures, et recevoir, en échange, les blés, les bois etles autres objets, qui arriveraient facilement par les grands fleuves qui débouchent dans la mer Noire *. »

Les mêmes causes raniment le commerce dans l’intérieur de la France: il faut y ajouter le rétablissement

4. Corr., t. VIIL, 18 octobre 1802. 2. Corr. t. VII, à l'Empereur de Russie, 16 février 1802.