La France sous le Consulat

L'ÉRUDITION 273

que, par des opposants comme M”° de Staël (1766-1817) et Benjamin Constant (1767-1830) partisans du gouvernement constitutionnel et libéral.

Jean Baptiste Say (1767-1832), l'Adam Smith français, publie en 1803 son Traité d'économie politique, mais c’est, plus tard, sous la Restauration, que ses doctrines trouveront des partisans.

Les travaux d’érudition, interrompus par la Révolution, reprennent sous les auspices du gouvernement. Des mesures sont prises pour sauver les dépôts de livres départementaux livrés au pillage. Les archives nationales sont réorganisées et placées sous la direction de Camus. L'imprimerie de la République reçoit l’ordre de s'occuper, sans délai, de l’impression du quatorzième volume de la collection des historiens de France. Bonaparte se préoccupe de la continuation du Dictionnaire de la langue française, qui est « le principal but de la deuxième classe de l'Institut ‘. »

On ne saurait signaler aucune œuvre historique ou géographique vraiment digne de mémoire, mais simplement des ouvrages estimables. Le Tableau du climat et du sol des États-Unis de Volney est un des spécimens les plus remarquables de l'esprit philosophique, où plutôt idéologique, appliqué à décrire un pays. Sainte-Beuve et Michelet ont loué les descriptions des Pyrénées de Ramond (1755-1827). L'archéologie et la philologie sont cultivées par des érudits qui continuent les traditions du Xvur* siècle sans rien innover. C’est en Allemagne qu'est le berceau de la seconde renaissance de l’humanisme qui va renouveler la philologie, l'archéologie, l’histoire ; c'est aussi en Allemagne que la géographie, élargie et transformée, va devenir vraiment la science de la terre. L'ancienne école des orientalistes a un maître éminent dans la personne de Sylvestre de Sacy (1758-1838) qui savait vingt langues. Bonaparte à contribué

1. Décision du 17 mars 1803. Corr.,t. VIII.

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