La France sous le Consulat

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à la fondation de l'Egyptologie en décrétant, en 1802, la publication aux frais du gouvernement des « mémoires, plans, dessins et généralement de tous les résultats relatifs aux sciences et aux arts, obtenus pendant le cours de l’expédition d'Egypte. »

Le mouvement du xvur° siècle se continue donc brillamment dans les mathématiques, l’astronomie, la physique, la chimie, les applications de ces sciences aux besoins de l’homme, ainsi que dans les sciences de la nature : il se ralentit et s’appauvrit, en quelque sorte, dans le domaine des sciences morales, politiques, historiques, où une régénéralion est nécessaire et où se prépare une réaction contre le siècle qui vient de finir. :

IL. — La littérature.

On peut en dire autant de la littérature, du moins de la littérature régnante. « L'idéologie, a dit Taine, et sa conception écourtée de l’homme et de la vie humaine, subsiste à travers la Révolution, à travers l'Empire, jusque pendant la Restauration, avec la tragédie dont elle est la sœur, avec l'esprit classique qui est leur père commun. *» La littérature du Consulat est classique, ou, plus exactement, pseudoclassique, en cé sens qu'elle n’est qu'une dégénérescence de l'art classique, une imitation de ses chefs-d'œuvre, dont elle s'efforce de reproduire les formules et les recettes, sans remonter à leurs sources éternellement fécondes, l’observation de la réalité et le commerce direct des anciens.

La poésie, si l'on applique ce nom à des lignes de longueur à peu près égale terminées par des rimes, n'estreprésentée que par de froids, ingénieux et spirituels écrivains,

1. Sur cette partie voir le consciencieux et spirituel ouvrage de G. Merlet :

Tableau de la lillérature française (1800-1815), 3 vol. Paris, 1878-1853. 2. L'Ancien régime, livre IT, chap. u.