"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (оштећен примерак)

VIII

PRÉFACE.

pelle), nous n’avions pu qu’entrevoir la réponse à ces questions : M. Yovanovitch, entré après nous dans la confrérie, les résout d’une façon complète et définitive. Les ballades qui composent La Guzla ne sont pas, bien entendu, l’œuvre du prétendu Hyacinthe Maglanovitch si complaisamment décrit par Mérimée dans l’édition de 1827. Non seulement ce personnage n’a jamais existé, mais il ne représente pas exactement le type de ces chanteurs populaires. Car ceux-ci ne sont pas de véritables auteurs: ils se contentent de répéter, en les* modernisant, des chansons transmises de siècle en siècle, àla façon des rhapsodes homériques. Une douzaine d’années avant la première publication de La Guzla, trois volumes de chants populaires serbes avaient été publiés en Allemagne, sous les auspices de Jacob Grimm, par Vouk Stéphanovitch Karadjitch. Ces chants étaient absolument inconnus de Mérimée, mais ils étaient familiers à Goethe et à un grand nombre de ses contemporains, allemands ou anglais. Devons nous donc, alors, penser que Mérimée était, comme il nous le laisse croire dans la préface de la seconde édition, l’inventeur de tous ces petits drames auxquels se mêlent une ou deux idylles? M. Yovanovitch nous retire cette illusion en nous indiquant l’une après l’autre toutes les sources auxquelles a puisé le grand écrivain. Celui-ci s’était contenté de nommer,