La légende de Cathelineau : ses débuts, son brevet de généralissime, son élection, sa mort (mars-juillet 1793) : avec nombreux documents inédits et inconnus

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reste. Durant l’occupation de Saumur par les Vendéens, ils ne savent qu’occuper les chefs! à de longs discours et à des débats très variés selon l’imagination de qui les répète — entre Lescure qui n’y est plus, d’Elbée qui n’y est pas encore, Bonchamps qui n’y est jamais venu, et notre Cathelineau ; — car de Stofilet qui s’inquiète? — Mais la réalité, plus traîtresse encore, réserve une autre déconvenue à ces racontars confiants, — qui d’ailleurs sont faits pour résister à tout démenti.

Les récits et le brevet fixent l'élection de généralissime au 12 juin. Le lundi 10 juin, je

1 Si, vraiment ; l'abbé Deniau sait une autre hisloire : « Aussitôt la date du départ fixée, La Pelouze, vieux maréchal de France retraité, s’offrit pour défendre Saumur avec quatre mille hommes. Cathelineau le nomma gouverneur de la ville et du château; mais, s'apercevant aussitôt, qu'il n’était pas assez connu de l'armée pour avoir de l'empire «sur la garnison, on lui subslitua La Rochejacquelein et « Laugrenière.f» La bonne histoire, en vérité! L'abbé confond un maréchal de camp avec un maréchal de France ! et l’on voit, pour la seule fois qu’il prête à Calhelineau un acte de généralissime, comment il s’en tire! — Mais à relever toutes les bourdes de notre abbé, dans les deux seuls premiers volumes, que j'ai étudiés, on en ferait six autres! Il ne sait pas même la date de la prise de Saumur, qu'il donne différente par trois fois! — pas plus qu'il n'a su celle de Cholet qu'il date du 15 mars! C'est un fouillis inénarrable!