La légende de Cathelineau : ses débuts, son brevet de généralissime, son élection, sa mort (mars-juillet 1793) : avec nombreux documents inédits et inconnus

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cette heure-là pas un des convives n’eût fait honneur au pari, sachant bien qu’il n’enfonçait que portes ouvertes. Sur la décision d’un double con-

« qu'ils n'avaient emporté que leur bonnet de nuit... La «troupe républicaine, en fuyant, s'était arrêtée dans les « bois d’Avrillé à une lieue de la ville. Apprenant que rien « ne venait, les moins épouvantés se hasardèrent à rentrer «une première fois. Ils revinrent une deuxième, une « troisième ; puis, faisant deux voyages par jour, ils conti« nuèrent toute la semaine et parvinrent à vider presque « entièrement le Déptet l'arsenal...» — En réalité, la nouvelle fut apportée à trois heures du matin par tousles courriers et par le général Berthier. Le conseil de guerre, immédiatement réuni, d'abord à huis clos avec les seuls officiers généraux, puis une seconde fois en y appelant les administrateurs, ordonna l'évacuation. Le Département qui avait déjà pris les premières mesures pour la défense, s’occupa d'organiser la relraite; encore la disposa-til de façon à n’en donner l’ordre qu’à la vue d’une force suffisante de l'ennemi. Mais l'avant-garde, chargée de protéger les caisses et les archives, au lieu de camper en dehors, seulement à une demie lieue, s'était dirigée d'elle-même sans chef, jusqu’au Lion-d’Angers, et le lendemain, poussa jusqu'à Châteaugontier. Elle était composée de l’odieux bataillon le Paris, lâche et fuyard dans la bataille, pillard et massacreur, en Lout temps, des paysans et des patriotes. L’armée du centre, le lendemain, les avait imités. Elle emmenait avec elle un certain nombre de prisonniers autrichiens et cinq ou six royalistes détenus pour opinion. Le Département avait dû par suite, le 43, autoriser la cavalerie qui restait et la garde nationale à partir et avait suivi à son lour, laissant à Angers trois ou quatre des siens qui eurent en effet le temps d'évacuer les magasins el l'arsenal. Lettres et rapports du Département, de Chesneau, de Beugnet et des divers agents.