La légende de Cathelineau : ses débuts, son brevet de généralissime, son élection, sa mort (mars-juillet 1793) : avec nombreux documents inédits et inconnus

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tous avec anxiété. Quoi qu’on en raconte, le gros de l’armée royale s’attardait le 18 encore, avec tout son état-major, à Saumur. Elle en partit ce jour même en divers groupes ‘, le principal sous la direction de « d’Elbée, chef de la portion de « l’armée catholique chargée : d'aller occuper « Angers ?. » Elle défilait de quatre à cinq heures du soir par Saint-Maur et la Ménitré, sur les deux rives, la cavalerie poussant une pointe jusqu’à Beaufort. Mais dès la veille, lundi 17, une avant-garde, arrivant « comme la foudre » à Angers, avait déjà dépassé « les trois quarts du « Champ de Mars », sans qu’elle fût même annoncée à l’hôtel-de-ville. L’officier municipal Chesneau, qui se refusait à y croire, entendant enfin « très à clair leur caisse rapide », eut à peine le temps de s'enfuir, « comme l'éclair ? », avant

* Lettre d'un officier municipal de La Flèche, en station à Baugé.

2 Déposition de René Fètu, apprenti imprimeur. V, aux Documents. Ce témoignage a peut-être même une portée particulière, d'autant qu'il qualifie ainsi d'Elbée, « dans les « jours qui suivirent la prise de Saumur, » alors qu'il recrutait pour l'imprimerie de Châtillon.

3 Lettre de Chesneau, du 18, au Département.