La légende de Cathelineau : ses débuts, son brevet de généralissime, son élection, sa mort (mars-juillet 1793) : avec nombreux documents inédits et inconnus

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a raconté à qui a voulu l’entendre et souvent « le dialogue animé’ », que d’Elbée, au retour des fêtes de Paques, soutenait avec les paysans du haut de son balcon. Il y a, comme on sait, un public acquis d’avance à lous les prêches ?. Encore n'est-ce rien. Et comment expliquer l'indifférence, l'inaction pendant près d’un mois des grands chefs, des véritables chefs de l’insur-

rection, retenus ainsi, contre toute vérité et

1« Les habitants du pays, après en avoir chassé les Répu« blicamns, étaientrentrés dans leurs bourgades et dans leurs « mélairies pour remplir leurs devoirs religieux et célébrer « les fêtes de Pâques; mais ils étaient bien décidés à re« prendre les armes. Ils vinrent en grand nombre trouver « M. d'Elbée à sa maison de La Loge... M. Mongazon s'y « trouvait en ce moment. Il fut témoin de tout ce qui se « passa et de tout ce qui fut dit... Nous tenons de lui-même « les détails qu’il a plusieurs fois racontés devant nous. Un « dialogue animé s’engagea tout d’abord entre M. d'Elbée «et ceux des paysans qui avaient porté la parole; mais « pour êlre entendu de tous à la fois, il se plaça sur un

« balcon et il leur représenta.....» — Le chanoine Bernier, Nutice hist. sur le Collège de Beuupréau (Angers, 1854, in-8°, p. 35).

? Il est singulier de constater que, si la légende a la vie dure, elle est d'âge presque respectable. Dans le Mémoire, dont je parle plus loin, Laugardière, en racontant à sa manière les débuts de l'insurrection, donne déjà, ainsi qu «on le lui a rapporté, » le discours prononcé par d'Elbée à la seconde visite des paysans. Chassin, Prépar. de la guerre de Vendée, II, 433.