La mort de Louis XVII d'après la Registre-Journal du Temple : documents inédits
20 LA MORT DE LOUIS XVII D'APRÈS LE REGISTRE-JOURNAL DU TEMPLE
Dumangin (qui tous ont affirmé l'identité du cadavre), est tenue secrète pour les autres. Le 21 prairial, à 41 h. 1/4 du matin, Pelletan, Dumangin, Lassus et Jeanroy, — arrivés, disent-ils dans leur procès-verbal, à 11 heures au Temple, — se présentent à la Tour et commencent l’autopsie, après avoir reçu les déclarations des « susdits » Lasne, Gomin, Damont, Gourlet. À midi, Darlot, nouveau commissaire civil, est mis dans le secret et reconnaît le cadavre. À 4 h. 1/2 (heure fixée dans le procès-verbal d’autopsie), les chirurgiens remettent leur rapport qu'ils viennent de « clore ». À 11 heures, les deux représentants, Kervélégan el Bergoeing viennent à la tour et font monter « l'état-major de la garde », dit le procès-verbal, c’est-à-dire sans doute les mêmes personnages que Damont appelle, en 1817, les officiers de la garde descendante appelés à défiler avant d’être relevés le 22. À ce moment, six nouvelles personnes au moins reconnaissent l'enfant mort. Le 22, avant midi, on fait vraisemblablement comparaître encore des hommes de la garde descendante?, et certainement des hommes de la garde montante. Nouvelles et nombreuses reconnaissances. Or, Guérin est de service comme commissaire civil depuis midi. Il reconnaît lui-même l'enfant, ainsi que deux autres commissaires civils et le commissaire de police. Enfin, à 7 heures du soir, avant le départ pour le cimetière, tout l'état-major de garde signe l'attestation d'identité.
Bref, pendant les deux jours et demi qui s’écoulèrent entre la mort et l’inhumation, les témoins les plus divers d'opinion, d’instruction et de classe, — une quarantaine environ, — ont signé dans des procès-verbaux et sur les registres du Temple que l'enfant mort était Louis XVII, qu'ils le connaissaient, qu'ils le reconnaissaient... [l faudrait un scepticisme peu commun, — ou, si l’on préfère, une foi robuste, — pour douter encore.
1 Remarquez que, dans sa déposition orale de 1817, Damont a bien dit que les députés étaient venus le 21 prairial « à onze heures ». Mais il n'a pas dit si c'était du matin ou du soir. De là, sans doute, les confusions commises par les historiens qui, comme ilsle devaient, s’en fiaientà sa parole.
? Pour cette garde descendante, Damont, dans sa déposition écrite de 1817, n’a parlé que des officiers. Dans sa déposition orale, il a dit : « On fit monter les officiers et quelques gardes nationaux des gardes montante et descendante. »
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PARIS, — L, DE SOYE, IMPR,, 18, R. DES FOSSÉS-S,-JACQUES: