La mort de Louis XVII d'après la Registre-Journal du Temple : documents inédits
D'APRÈS LE REGISTRE-JOURNAL DU TEMPLE ÿ
À midi s'est présenté le citoyen Antoine Damont, membre du Comité civil de la section du faubourg du Nord, porteur de pouvoirs dudit Comité pour être adjoint à la garde du Temple pendant vingt-quatre heures. Vérification faite desdits pouvoirs, il a été introduit et a remplacé le citoyen Desmonceau qui s’est retiré et a signé.
À midi demie, les officiers de santé nous ont remis le bulletin de l’état du malade pour le faire parvenir au président du Comité de Süreté générale, ce que nous avons fait sur-le-champ ainsi qu'il est dit de l’autre part, et dont la teneur est ainsi :
« Du 20 prairial à 11 heures du matin.
« Nous avons trouvé le fils de Capet, ayant le pouls déprimé, le ventre « tendu, douloureux et mactorié (sic) !. Il y avait eu dans la nuit et encore « le matin plusieurs évacuations vertes et bilieuses. Cet état nous ayant « paru très grave, nous avons résolu de revoir l'enfant ce soir, après avoir « prescrit ce que nous avons jugé convenable.
Signé : PezLeran et Dumanein.
Nora : « Il est indispensable de mettre près de l'enfant une femme « garde-malade intelligente ».
L’ordonnance, à son retour, nous a remis un arrêté du Comité de Süreté générale dont la teneur suit :
{ CONVENTION NATIONALE, COMITÉ DE SURETÉ GÉNÉRALE « Du ?0 prairial l’an trois de la République française une et indivisible.
« Le Comité de Süreté générale arrête qu'il sera placé près le fils de « Capet une femme garde-malade intelligente et honnête pour lui donner « tous les soins dont il peut avoir besoin.
« Les médecin et chirurgien nommés pour traiter le malade sont auto« risés à faire choix de cette garde-malade.
« Les membres du Comité de Sûreté générale. Signé, Sevesrrx, KERvÉ« LÉGAN, L. B. Genevois, Pierre Guroman, Pemarrin, Courtois, Bouin, « GAUTHIER, PrennE 2. »
Après la sortie des officiers de santé, nous avons administré au malade les médicaments par eux ordonnés, suivant l'instruction qu'ils nous ont laissée. Mais, à deux heures, une sueur froide et une espèce de râle lui a pris et suivie d’une crise des plus fortes. Nous avons arrêté que sur-lechamp nous écririons au citoyen Pelletan, l’un des officiers de santé, une lettre ainsi qu'il suit, et qui fut envoyée à l'instant.
« Au citoyen Pelletan, officier de santé.
« Citoyen, « Une crise des plus violentes vient de prendre au malade. Il est de la « plus indispensable nécessité que vous vous rendiez sur-le-champ auprès « de lui. »
1 Lire : « météorisé ». « Le ventre était extrémement tendu et météorisé », disent les médecins Pelletan, Dumangin, Jeanroy et Lassus dans le procès-verbal d'autopsie.
2? Sic, pour : Pierret.